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Le sabbat


La circonstance des huit premiers versets du chapitre manifeste déjà l’inimitié des pharisiens. Les disciples du Seigneur avaient arraché des épis le jour du sabbat, et les froissaient dans leurs mains pour les manger. Cela suscita l’opposition de ces conducteurs : « Voilà, tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire en un jour de sabbat » (Matthieu 12:2). Ils se trompaient. Ce n’était pas la loi qui l’interdisait (comp. Deutéronome 23:25), mais seulement les prescriptions qu’ils y avaient ajoutées eux-mêmes, et qui, pour une partie d’entre elles, étaient exagérées jusqu’au ridicule, — cette « tradition des hommes » comme Il la nommait (Marc 7:8). Il aurait pu le leur montrer, et leur faire sentir combien il était répréhensible d’avoir ajouté leurs propres ordonnances à la loi de Dieu. Mais dans Sa sagesse infinie, Il agit tout autrement : Il leur montre en actes et en doctrine que maintenant tout lien entre la nation et Dieu était rompu.


Que valaient les formes extérieures de leur culte juif quand le Fils de Dieu était rejeté ? Dans l’histoire du peuple, il y avait eu des jours très semblables aux jours actuels. David, le vrai roi, avait été rejeté de son peuple et s’était enfui pour sa vie. Saül, le roi selon le cœur du peuple, était assis sur le trône d’Israël pendant que le roi de Dieu était en fuite. En un jour de sabbat, David et ses hommes mangèrent des pains de proposition, ce qui n’était permis qu’aux sacrificateurs, et n’en furent pourtant pas coupables (comp. Lévitique 24 avec 1 Samuel 21). Comment l’expliquer ? Si l’Oint de l’Éternel était rejeté, même les choses sanctifiées données par Dieu à Son peuple cessaient d’être saintes.


Il en était de même maintenant. N’était-il pas tout à fait caractéristique que les disciples de Jésus en soient réduits à arracher des épis pour calmer leur faim ? Le Messie séjournait au milieu de Son peuple, et pourtant ceux qui Le suivaient étaient affamés — un signe certain de ce qu’Il était déjà le rejeté. Quel sens y avait-il à veiller à l’observation rigoureuse du sabbat quand le Seigneur du sabbat était rejeté ? Dieu peut-Il recevoir quelque chose de saint de la part de gens qui rejettent Son Fils ? Quand le cœur n’appartient pas à Christ, combien les cérémonies extérieures sont dénuées de valeur !


Ensuite vient la guérison de l’homme à la main sèche, qui est mise en relation avec notre petite parabole. Cela se passait aussi un jour du sabbat. La question hypocrite des pharisiens était de savoir s’il était permis de guérir le jour du sabbat. Ils cherchaient une nouvelle raison pour L’accuser. Mais avant d’aborder l’image de « la brebis dans la fosse » dont le Seigneur se sert pour répondre, nous aimerions nous arrêter un moment sur la signification fondamentale du sabbat — sur laquelle même de vrais chrétiens ne sont pas toujours au clair, et cela a amené beaucoup de doctrines et de pratiques malsaines.


Deux questions se posent : Les chrétiens doivent-ils aussi garder le sabbat ? Et, si oui, a-t-il été reporté au dimanche ? C’est non qu’il faut répondre clairement à ces deux questions. Il n’y a, dans le Nouveau Testament, pas le moindre indice tendant à supporter un quelconque report du sabbat au dimanche. Quand on parle du sabbat, il est toujours question du septième jour de la semaine, et non pas du premier. Le sabbat était un jour de repos accordé au peuple d’Israël. Dieu Lui-même s’était reposé au septième jour de toute Son œuvre qu’Il avait faite (Genèse 2:2, 3), et Il avait « sanctifié » le septième jour, c’est-à-dire qu’Il l’avait distingué et séparé des autres jours de la semaine. Plus tard le sabbat devint un élément essentiel de la loi mosaïque. Il parle du travail et de la peine de l’homme sous la loi en ayant en vue le repos quand l’homme répondrait aux exigences de la loi. Nous savons que ce repos n’a jamais pu être réalisé à cause du péché. Ainsi le septième jour fait partie du système juif. C’est pour cela qu’il est significatif que, dans les évangiles, quand on voit le Seigneur Jésus en rapport avec le sabbat, Il est toujours en train de le violer, en tout cas selon l’avis des Juifs. Effectivement Il faisait beaucoup de Ses miracles justement le jour du sabbat, et Il rompait ainsi le lien entre Lui et Israël, dont le sabbat était un signe tout particulier (comp. Luc 13:16 ; Jean 5:9 ; 7:23 ; 9:14).


Mais ce ne fut pas tout ; Il apporta sa caution à un jour autre que celui du sabbat, le premier de la semaine. C’est en ce jour là qu’Il apparut aux disciples rassemblés comme le Ressuscité victorieux (Jean 20:19). C’est le jour de Sa résurrection, le jour de Son triomphe sur la mort et sur le diable. Ce jour que l’ancien Testament caractérisait déjà comme le « lendemain du sabbat » (Lévitique 23:11, 16) porte dans le Nouveau Testament le titre significatif de « journée dominicale » (= jour du Seigneur ; Apocalypse 1:10) : Il Lui appartient.


La résurrection de Christ est le commencement d’une nouvelle création, le fondement de la nouvelle alliance. Dieu a été pleinement glorifié par Christ et par Son œuvre rédemptrice accomplie, et Il L’a ressuscité d’entre les morts en réponse à cela. C’est en Lui, le Christ ressuscité, que le vrai chrétien trouve maintenant son repos et sa joie. C’est le premier jour de la semaine, notre dimanche, qui convient donc au christianisme. Tant que nous pouvons le vivre, il nous parle toujours à nouveau de Sa résurrection. Il représente un don précieux de Dieu pour nous. C’est en ce jour là que les premiers chrétiens se réunissaient pour rompre le pain (Actes 20:7). L’apôtre Paul insistait aussi pour que, chaque premier jour de la semaine, les croyants mettent de côté de l’argent pour l’œuvre du Seigneur et pour les pauvres d’entre leurs frères (1 Corinthiens 16:2). N’avons-nous pas toutes les raisons de nous réjouir de tout cœur de ce don, et de consacrer ce jour de manière toute particulière à l’adoration du Père et du Fils ? Ne devrions-nous pas profiter tout particulièrement de ce jour-là pour jouir de la communion avec le Seigneur et pour Le servir ?


Il y a encore autre chose à ne pas oublier : Dieu ne nous a pas donné de loi à l’égard du premier jour de la semaine, le jour du Seigneur. Le Juif au contraire, était sous la loi, et était donc sous l’obligation de garder le sabbat. Le croyant du temps de la grâce est mort à la loi (Rom 7:1-6), il n’est sous aucun joug, pas même celui de la loi. « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant » dit l’apôtre, et il ajoute un peu plus loin : « Car vous, frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement n’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair, mais, par amour, servez-vous l’un l’autre » (Galates 5:1, 13). Ainsi les Israélites avaient l’obligation d’observer le sabbat ; mais le chrétien a le privilège de passer le premier jour de la semaine en communion avec Dieu.


Pour finir, notons encore que le repos sabbatique éternel est toujours réservé au peuple de Dieu (Hébreux 4:9). En un certain sens, le repos même de Dieu a été interrompu par le péché, et maintenant Dieu travaille, et Christ travaille, et le Saint Esprit travaille. Le but de l’activité de Dieu est de sauver encore beaucoup de gens (ce à quoi Il veut aussi nous utiliser), et à la fin de réconcilier toutes choses (Colossiens 1:20). Quand Son conseil sera accompli, et que tout, dans l’univers de Dieu, sera comme Il l’a toujours voulu, alors Il se reposera enfin de toutes Ses œuvres. Et là, nous aussi, nous auront part à ce repos magnifique, éternel, dont le sabbat était déjà le type depuis des millénaires.


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